À LA SUEUR DE TON FRONT

Les vraies conséquences de la mondialisation sur le travail en France

Laurent Izard, L'Artilleur, 2021

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Avec son précédent livre (La France vendue à la découpe, L’Artilleur, 2019), Laurent Izard nous a habitué à des textes qui fourmillent d’exemples, de statistiques qu’il décortique et dont on peut faire son miel. C’est encore le cas ici, et l’on sort parfaitement convaincu qu’il y a un problème majeur avec le travail en France : d’abord en raison du nombre de chômeurs, comptabilisés ou non dans les statistiques officielles, mais aussi en raison de maux tout aussi graves, tels les dépressions ou les suicides de salariés. Selon l’auteur, il faut attribuer cela à l’environnement concurrentiel créé par les libéralisations et la mondialisation, qui menacent en permanence toute entreprise et tout emploi. Dans les grandes lignes, c’est indubitable.

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Néanmoins, l’analyse exacte des causes est un peu plus décevante. Plutôt qu’un phénomène de dégradation générale du travail, la mondialisation paraît au contraire comme un processus de polarisation du monde du travail, où il y a certes de nombreux perdants (dont parle Laurent Izard), mais aussi des gagnants. Dans l’analyse de l’ouverture mondiale, il semble donc que l’analyse des inégalités soit appelée à jouer un rôle central. Autre sujet largement éludé : quelle part des maux signalés est attribuable au progrès technique (tertiarisation, digitalisation, robotisation), plutôt qu’à la mondialisation ? Ce sont là des questions qui restent ouvertes lorsque l’on sort du livre.

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