LA RESPONSABILITÉ TERRITORIALE DES ENTREPRISES

Maryline Filippi (dir.), Le bord de l'eau, 2022

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Champs communs critique les visions trop abstraites et globalisantes de la « responsabilité sociale » des entreprises (RSE) pour promouvoir leur « responsabilité territoriale » : une responsabilité vis-à-vis de communautés spécifiques, un respect des lieux particuliers en lesquels l’entreprise opère, une insertion harmonieuse dans un écosystème politique et naturel local (voir notre note).

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A priori, tout ouvrage promouvant une telle responsabilité territoriale des entreprises (RTE) doit être favorablement accueilli, d’autant plus que tout, en la matière, reste à construire : aujourd’hui, la RTE est surtout une idée abstraite, qui requiert des indicateurs pour être évaluée, et des investisseurs ou des décideurs politiques pour s’y intéresser. C’est là l’enjeu. Malheureusement, l’ouvrage dirigé par Maryline Filippi n’apporte guère d’éléments nouveaux. Il est même relativement confus, se perdant dans des discussions abstraites, qui passent à côté de l’essentiel, sur les liens entre RTE et économie sociale et solidaire (ESS). Là n’est pas le sujet, puisque des mesures de responsabilité territoriale ont vocation à pouvoir être calculées pour toute entreprise, qu’elle participe ou non à l’ESS.

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Par ses manques, l’ouvrage nous laisse ouvert un programme de recherche. D’abord, par-delà les invocations abstraites, quel doit être le contenu substantiel, concret, d’une responsabilité des entreprises vis-à-vis des territoires ? Comment mesurer la qualité des entreprises à cet égard ? Et, plus largement, comment les débats sur la RTE doivent-ils s’articuler avec ceux sur le statut juridique des entreprises, et sur le cadre réglementaire encadrant l’activité économique au niveau territorial ? Beaucoup de travail en perspective.

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