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LES ÉLECTEURS FACE À L'INFLUENCE
DES DISCOURS DOMINANTS

À chaque élection, journalistes, intellectuels, artistes et autorités religieuses multiplient les injonctions à voter pour tel ou tel candidat. Certains sont dans l’« arc républicain », d’autres non ; certain sont jugés acceptables ou crédibles, d’autres méritent qu’on leur « fasse barrage ». Bien que surabondantes, ces consignes ont-elle une influence réelle sur le vote ? Et, si oui, quelles sont les catégories d’électeurs les plus influencées ?

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Un sondage d’opinion publié fin septembre par la revue Éléments (n°198) en partenariat avec l’institut PollingVox, « La désobéissance aujourd’hui », permet d’apporter une première réponse. Champs communs, qui a eu accès aux données brutes de ce sondage, dévoile ici deux infographies qui en sont issues. Les sondés sont interrogés sur l’influence de plusieurs catégories d’acteurs sur leur vote lors de l’élection présidentielle de 2022.

Deux leçons majeures doivent être tirées :

  • Premièrement, le niveau moyen d’influence des élites culturelles, intellectuelles, médiatiques ou religieuses est faible : seuls 7,5% des sondés sont influencés par ces catégories. À l’inverse, l’influence de l’entourage proche (famille et amis) est plus importante, puisque 18% des sondés déclarent que leur vote fut pour partie déterminé par celui-ci.

  • Deuxièmement, ce qui est plus intéressant est la répartition territoriale de cette influence. A priori, on aurait pu croire la population urbaine – plus riche et plus éduquée – moins influençable et mieux capable de voter « par elle-même ». C’est l’exact inverse qui est vrai : l’influence des élites culturelles ou médiatiques augmente avec la taille de la commune où vivent les sondés, et est significativement plus élevée dans l’agglomération parisienne que partout ailleurs en France. Cette différence entre Paris et la province concerne uniquement les élites intellectuelles, et non l’influence de l’entourage proche.

Comment l’interpréter ? Ces résultats suggèrent d’abord une certaine coupure entre le peuple et les élites intellectuelles car ces dernières ont, in fine, peu d’influence. Mais ils montrent aussi l’existence d’une fracture territoriale : la proximité entre les élites intellectuelles et la population n’existe qu’au sein de l’agglomération parisienne, et non ailleurs. Là où de nombreux électeurs ont – tant aux élections présidentielles que législatives – montré leur détachement relatif par rapport aux consignes de vote, les Parisiens demeurent, de très loin, les plus influençables.

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